Une stabilité globale, mais des points de vigilance
En 2024, 400 accidents et 829 incidents ont été recensés dans les ICPE françaises. Le chiffre reste stable par rapport aux années précédentes. Un élément notable : aucun accident majeur Seveso n’a été signalé, une première depuis de nombreuses années. Ce résultat souligne les efforts de prévention déployés par les exploitants, mais ne doit pas masquer certaines fragilités.
Trois thématiques majeures mises en avant par le BARPI
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Les travaux par point chaud 🔥
Les opérations de soudage, meulage ou découpe restent à l’origine de nombreux départs de feu. L’absence de permis feu ou de mesures de surveillance adaptées continue d’exposer certains sites.
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La perte d’utilités électriques ⚡
Une coupure d’alimentation non anticipée peut rapidement mettre en défaut des dispositifs critiques (ventilation, inertage, refroidissement). Plusieurs incidents en 2024 illustrent la nécessité d’avoir des plans de continuité robustes.
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La gestion des effluents d’élevage 🌱
Si le secteur agricole est souvent moins médiatisé, il demeure concerné par des rejets accidentels ou des incendies liés aux stockages de fumiers et lisiers. Ces événements, bien que diffus, ont un impact environnemental significatif.
Quand la météo influence l’accidentologie
2024 a été marquée par des épisodes climatiques intenses : crues, inondations et fortes précipitations. Ces aléas ont affecté plusieurs installations industrielles et agricoles. Globalement, les exploitants se sont montrés préparés, mais ces événements rappellent la nécessité d’intégrer le risque climatique dans l’évaluation et la gestion des risques.
Focus : la hausse des feux de séchoirs à grains
Le dernier trimestre 2024 a enregistré le plus grand nombre d’incidents de ces 15 dernières années sur les sites de stockage de céréales. Les séchoirs de tournesol puis de maïs ont été particulièrement touchés.
Deux facteurs se combinent :
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des conditions météorologiques humides qui imposent un recours accru aux séchoirs,
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et des failles organisationnelles (maintenance insuffisante, procédures de nettoyage incomplètes, surveillance limitée).
Le BARPI insiste sur la diffusion de bonnes pratiques : nettoyage systématique, suivi rigoureux des températures, et formation des opérateurs.
Une évolution réglementaire en préparation : la téléprocédure obligatoire dès 2026
Pour améliorer le suivi et l’analyse, la DGPR (Direction générale de la prévention des risques) travaille à la mise en place d’une téléprocédure nationale de déclaration des incidents et accidents.
Dès le 1er janvier 2026, tout exploitant devra obligatoirement déclarer en ligne ses événements et transmettre ses rapports d’analyse.
Cette évolution facilitera la remontée d’informations, tout en allégeant les démarches pour les entreprises.
Pour plus d’informations sur ce sujet, nous avons conçu un article de blog que vous retrouverez en cliquant ici.
Que retenir pour votre site industriel ?
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Maintenir la vigilance sur les fondamentaux : permis feu, consignations électriques, plans de continuité.
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Anticiper les impacts climatiques : intégrer les aléas météo dans les scénarios de risques.
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Renforcer la prévention dans les silos et séchoirs : la propreté et la maintenance restent les clés.
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Se préparer dès maintenant à la téléprocédure 2026, en adaptant vos procédures internes de déclaration.
En conclusion
L’inventaire 2024 confirme que si la fréquence des accidents reste globalement stable, certains risques récurrents méritent une attention renforcée. L’analyse du retour d’expérience (REX) fournie par le BARPI est un outil précieux pour ajuster vos pratiques et renforcer la culture de sécurité au sein de vos équipes.
👉 Pour consulter l’intégralité de l’inventaire et les fiches pratiques associées : Site ARIA – Ministère de la Transition écologique
Article rédigé le 27.08.25 par
Sébastien Taraud